Allez, cette après midi, on va trouver des chaussures à Victor Hugo.
Toutes les rues qui mènent à Bellecour sont bloquées par des camions de CRS qui contrôlent les entrées et les sorties. Mais je peux aller à Victor Hugo? c'est pas bloqué hein? "Oh non non je pense pas." Ok cool.
Arrivée à Bellecour, les routes bloquées, des playmobiles dans tous les coins, par groupes de trois ou trente, selon les endroits. Au début de la rue Victor Hugo, on peut pas passer. Nouveau mur de playmobiles, et c'est déconseillé d'aller du coté des manifestants pour y trouver une rue parallèle. Ok, je rentre.
En traversant le passage piéton, une quinzaine de jeunes s'écartent du troupeau en courant (à soixante-dix mètres peut être hein, pas juste a coté). Les CRS: "Casquez les gars! casquez!", des petits cris de guerre au loin, et le temps d'atteindre l'autre coté de la route, plus rien. Ayé, onafini! ...
Sur la place, la troisième plus grande place de France (62 000m² qui ne servent à rien, ah si, on tourne autour, on marche dessus et des fois ya des distributions d'Oréo!), des groupes de jeunes "immobiles" un peu partout, avec des pancartes, des converses, des sacs à dos, qui attendent. Et puis des autres groupes "mobiles", avec des Nike Air, des casquettes, et des gants.
J'ai osé espérer qu'ils me laisseraient rentrer amamaison, mais non. Ils laissent passer les gens qui vont à Bellecour mais ne les laissent pas en repartir. Bah... pourquoi? Ca a pas encore commencé. "Vous savez, ça fait deux jours qu'on se fait jeter des cailloux dessus..." Ah voila, donc je peux pas passer, parce que sinon, vous allez vous prendre des cailloux.
Ca tombe bien, je voulais pas partir tout de suite en fait.
Aaah, des gens bloqués, des Nike-Casquette mais pas de gants. Ils ne les ont pas laissé passer? comme moi? "Ouais non, ils bloquent, mais vous, ils vous feront passer." Ouais... j'ai cru comprendre qu'une fille en jupe qui fait un sourire et qui discute un peu, ça passait mieux qu'un jeune (d'origine arabe en plus! Faut pas rêver) qui s'énerve un chouilla quand on lui dit qu'il peut pas passer.
Quoi qu'il en soit, il avait tout compris le mec, je suis arrivée vers les soldats, j'ai souri, et ils m'ont eux même demander si je voulais passer...
Derrière le barrage de CRS, je m'avance vers des lycéens qui hésitent à passer. Ils vont manifester. Ils sont Lyonnais et ils n'ont jamais vu ça. Quoi qu'il en soit, ils y sont. Et ils n'ont ni armes ni capuche ni Air Max. Comme quoi.
On peut passer dans la rue piétonne? Apparemment oui, mais d'après eux, c'est pas le bon jour pour acheter des chaussures. Ouais, j'irai dans quinze jours, c'est plus prudent. Restons confinés, y'a épidémie de cailloux?
'Paraît qu'en Espagne aussi ils parlent de Lyon, et même qu'ils disent que c'est une guerre civile.
On fait quoi?
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